1er prime • entrée des candidats dans la maison

« Non. » lâcha la jeune Russe d'un ton laconique, tandis que la styliste incompétente payée par la production tentait de lui faire vainement comprendre que cette robe baby doll hideuse était faite pour elle. « Non. Non. Toujours non. Même pas en rêve. » Au fur et à mesure que les tenues pour prostituées défilaient devant ses yeux, Kasia se contentait de répondre par la négative d'un ton agacé, comme si "non" était le seul mot français qu'elle était capable d'utiliser. Tandis qu'elle levait les yeux au ciel face à tant d'incompétence, la jeune femme se demandait si on avait réellement décidé de pousser le vice assez loin pour faire passer la seule Slave du jeu pour une pute. Après tout, toutes les filles de l'Est n'étaient pas de vulgaires tapineuses ? Si, évidemment. Ou peut être avaient-elles simplement des notions différentes de vous autres occidentaux. Kasia était ballerine mais travaillait comme croupière pour gagner sa vie. Le casino était fréquenté par un grand nombre de gens riches et influents, et il n'était pas rare qu'elle accepte d'escorter l'un ou l'autre de ces hommes. Tout comme il n'était pas exclu qu'elle passe la nuit avec, si il était capable d'aligner les billets. En échange, elle supportait un corps flasque qui tâchait tant bien que mal de se mouvoir contre elle. Mieux, elle faisait semblant d'aimer ça. Et il n'y avait pas de quoi en faire un drame. « Un conseil : laissez tomber. Je ne porterai pas vos tenues de Barbie-catin, et vous ne comptez pas me proposer autre chose. C'est ce qu'on appelle une impasse. » Kasia renfila sa mini jupe façon patineuse et le simple débardeur blanc moulant qui l'accompagnait et se leva grâcieusement, avant de claquer la porte. Non, elle n'était pas caractérielle, mais sa patience avait des limites. De toute façon, elle n'avait pas besoin d'artifices. Quelques heures après, elle était dans le sas, à deux doigts d'entrer dans la danse, en compagnie de la fille la plus vulgaire qu'elle n'ait jamais rencontrée, quelque part entre le transexuel de seconde zone et une playmate échappée du manoir playboy qui se serait mangé un poids lourd en pleine face. Celle-ci tentait de communiquer, mais son rire suffisait pour donner envie à Kasia de se taper la tête contre un mur. C'est pourquoi elle se contenta de darder son regard glacial sur sa compagne de galère, et d'afficher un léger sourire de Mona Lisa. Pas facilement perceptible, qui pouvait sembler aussi bien amusé que moqueur, serein que prétentieux. Une fois entrée, Kasia se dirigea tout naturellement vers ses futurs camarades. Elle jeta un coup d'oeil à la marque de la bouteille de champagne, satisfaite de savori qu'un grand cru qui coûtait une petite fortune allait s'écouler dans son gosier. Elle tendit son verre à Lucas, très sexy, et ajouta sobrement de sa voix rauque à l'attention de tous ses camarades : « Kasia, de Russie. Enchantée. » Alors qu'elle dégustait sa première gorgée de champagne, la poupée gonflable refit surface à ses côtés, lui perçant littéralement le tympan en parlant trop fort et trop vite, avec cet accent américain aussi détestable en français qu'en anglais... « Oui, parce que la version féminine, je crois que nous l'avons déjà, n'est-ce pas ? » Un regard appuyé aux seins énormissimes de Barbie, puis à ses lèvres qui l'étaient tout autant révéla la pensée de la jeune Russe, tandis qu'un sourire amusé pointait à ses lèvres. Sachant qu'il était mauvais de se mettre à dos les candidats dès le premier jour en étant franc, Kasia ajouta, après un clin d'oeil faussement malicieux. « Respire. Je plaisante. Il nous arrive de rire en Russie, aussi. »

[C'est plus long que voulu mais c'est mon tout premier j'ai une excuse (aa)]

Andrea était d’une nature très franche, lorsqu’elle pensait quelque chose, elle le disait carrément, sans penser toujours aux conséquences. Dire que son séjour dans la maison dépendrait des candidats était la vérité. Des casses couilles, il y en avait toujours, il était évident qu’elle ne se ferait pas que des amis dans la maison, et tant mieux. C’était l’ensemble qui rendrait son aventure meilleure, plus forte, plus animée. Lucio avait raison d’ailleurs, des emmerdeurs, il y en avait toujours, c’était ainsi dans la vraie vie, ça en serait de même dans la maison, il ne fallait pas rêver. Elle hocha donc la tête. « C’est bien trop tôt pour le savoir. Je te redirais ça plus tard. J’ai fort à parier que tu te situeras entre les deux, les italiens quoi… » Elle rit. Andrea parcourut ensuite de nouveau la ‘foule’ du regard, certains candidats n’avaient guère ouvert la bouche, elle ne savait pas quoi en penser. Stratégie ? Timidité ? Bizarrement, elle ne voyait guère l’Australienne comme une timide. A voir. Puis, le grec devint très vite le centre de l’attention, il faut dire qu’il n’avait vraiment pas été gâté. Aux propos de Barbarella, Andrea leva les yeux au ciel. Il y a fort à parier que cette américaine à fausse poitrine se classe dans la catégorie des casses couilles. D’ailleurs, Kasia, la russe, avec qui la barbie était entrée, venait de lui envoyer une pic, qui fit rire légèrement Andrea. La production les avait fait entré ensemble, ce n’était sans doute pas pour rien.

La maîtresse de maison avait encore frappé. C'est fou comme le mot champagne pouvait rassembler les foules, des bourgeois aux classes moins aisées. L'adorable Lucas se proposa d'ouvrir à ma place le magnum, et pour le remercier, je le gratifiai de mon sourire plein de jeunesse. En bonne hôte que j'étais, j'attendais que tout le monde se sert et ma quête d'un verre d'apéritif fut reportée lorsque Aurora, si j'avais bien compris, renversa son verre sur le t-shirt plutôt enfantin du grec. Je voyais déjà le jeune homme comme le petit enfant de la villa, celui qu'il faudra protéger et surtout ménager. Je me demandai encore ce qu'il faisait dans une émission de télé réalité, tout le monde savait bien qu'on était loin de Disney Land Paris. J'avais beau être contre les manipulations et autres calculateurs, je savais qu'on castait toujours ce genre de personnes, pour l'audience, paraissait-il. J'étais légèrement ailleurs, en train de me demander si j'avais une longueur d'avance sur mes camarades car je savais comment fonctionnait un reality show français. Aaron s'avança vers moi et me glissa une flûte de champagne entre les doigts. "Merci" lâchai-je dans un souffle, toujours un peu surprise de cette attention. Il souleva la manche de son t-shirt pour montrer son tatouage à Barbie -son nouveau surnom officiel. Je remarquai qu'Aaron et moi allions avoir au moins un sujet de conversation, tout en dardant mon regard sur ses bras tatoués. Les regards se tournèrent à nouveau vers le grec qui apparemment était nostalgique de la petite souris aux quatre doigts. Je croisai le regard d'Aaron et nous roulions des yeux en même temps, devant le ridicule de la situation. Ce dernier s'approcha de Soto en le taquinant sur son T-shirt. J'eus un petit rire poli avant de reporter mon attention sur la maison, curieuse de savoir ce qu'il s'y trouvait à l'intérieur. Le grand américain dut avoir la même pensée que moi et m'invita à venir visiter avec lui. Je déposai donc mon verre et le suivi, laissant les autres qui commençait déjà à venir aux insultes à peine voilées.

« C’est bien trop tôt pour le savoir. Je te redirais ça plus tard. J’ai fort à parier que tu te situeras entre les deux, les italiens quoi… » Je ris, à mon tour. Elle avait semble t-il, vu juste. Pourtant, je tiquais sur son dernier mot. Elle entendait quoi par là ? « Les italiens quoi ? » répétai-je voulant en savoir un peu plus sur sa pensée. Je savais pertinemment que les italiens avaient une certaine réputation mais je n’avais pas encore conscience, que cette réputation avait pu atterrir chez d’autre pays. Puis, les premiers pics allèrent bon train. Kasia, la russe, envoya une remarque bien placé à la Barbie américaine. Je n’avais d’ailleurs pas pu réprimer un rire. On était à peine arrivés que déjà les femelles essayaient de prendre le pouvoir. Mais comme pour faire passer la pilule, la russe insista bien sur le faite que c’était de l’humour. Je n’y croyais pas plus que ça. Puis, tout en portant ma coupe de champagne à mes lèvres, je suivis du regard l’autre américain – Aaron – et la française, s’éclipser de la petite fête. Je me retournais ensuite vers Barbarella qui elle par contre s’était attaquée au pauvre grec avant d’affirmer haut et fort son envie d’avoir un mec capable de monter sur tout et n’importe quoi. L’étiquette était déjà collée sur le front de l’américaine. « Ca commence bien. » soufflai-je à Andrea, avant de terminer mon verre.

« NOOOON, nooon, bien sur que non , il n'est pas fichu voyons, ce n'est que du champagne! Un petit lavage en machine et Mickey sera en pleine forme! » Soto la regarda étonné. Le ton de sa voix la trahissait. Le grec tira donc un peu plus sur son tee shirt pour voir les dégâts. Les autres candidats en profitèrent d’ailleurs pour le taquiner sur son tee shirt. Entre l’américain qui affirmait avec humour qu’il y avait d’autre tee shirt mickey et la Barbie qui se moquait de son envie de coca, le grec avait de quoi faire. Pourtant, il encaissa toutes les remarques sans broncher, toujours aussi concentré sur son maillot. Puis, il releva enfin les yeux vers Aurora. « Je vais devoir aller le changer alors. » Il lâcha son tee shirt. « Tu sais où se trouve la machine à laver ? Si Mickey peut être sauvé, autant ne pas perdre une seconde alors. » Le grec recula de quelque pas, pour ensuite se frayer un chemin vers la maison. « Tu viens ? » lança t-il à Aurora.

« Les italiens quoi ? » Andrea ne put s’empêcher de rire doucement. Chaque candidat ici présent avait des préjugés sur les autres, c’était ainsi, on se basait sur les réputations des pays pour définir ses habitants. Les italiens étaient connus pour être macho, grande gueule, fêtard etc. Lucio ne devait sans doute pas échapper à cette règle, d’où la réflexion d’Andrea. Il semblait vouloir connaître le fond de sa pensée, et un sourire illumina son visage. « Oh, bah, c’est bien connu que les italiens ont non seulement le sang chaud, mais sont aussi des machos et des fêtards. J’associe cette première caractéristique aux casse couilles, et les fêtards aux sympa. » Elle rit. Elle espérait que Lucio le prenne comme une plaisanterie. Après tout, il devait être macho, alors… Andrea but tranquillement sa coupe de champagne, tandis que Barbarella et Kasia parlaient, du moins, Kasia se moquait de la première, et le grec semblait totalement apeuré quant à l’avenir de son tee-shirt. Lucio avait raison, cela commençait bien.

Rory était assez gênée. Non seulement elle avait noyé Mickey mais en plus, elle avait attiré l’attention des autres candidats et ils se montraient taquins envers le pauvre Soto. En même temps , quelle idée de porter un tee shirt Mickey au premier prime ! Mais, au moins, Soto se montrait lui même dès le début , alors que certains portaient certainement un masque, par stratégie ou pour se faire accepter. Notre jolie brune jeta un coup d’œil autour d’elle, certains restent dans leur coin et observent, d’autre préfère s’intégrer. Rory se demanda ce qu’elle aurait fait, si elle n’avait pas renversé son verre sur le benjamin de la villa . Elle reporta son attention sur ce dernier, qui observait encore son haut avec des petits yeux humides. Il lui proposa de venir avec lui, à la quête de la machine à laver et du dressing également, elle abandonna son verre sur une table et le suivi, le sourire aux lèvres.

- J’arrive ! Allons sauver Mickey du vilain champagne.

Ils se dirigèrent dans la grande maison, tous les deux avec un regard émerveillé.

- C’est vraiment chouette ici, mais ç’a l’air d’être un vrai labyrinthe ! J’espère que tu es un aventurier, on sait jamais, on va peut être croiser des trolls et autres trucs bizarres.

Elle lui donna un petit coup de coude en lui adressant un clin d’œil. Oui, Rory a de l’imagination et on ne peut pas lui en vouloir.

(HJ : On fait un nouveau sujet ? Je te laisse le commencer, si tu veux.)

» Prime #1