Cannonball !

On fait la course ?

Je met un instant à me remettre de mes émotions. La rapidité d'exécution de la guadeloupéenne était impressionnante. Enfin c'était surtout cette soudaine proximité qui m'avait un peu chamboulé. Mais il m'en fallait plus pour me choquer. J'étais déstabilisé, pas outré. Comment l'être devant un corps pareil ? Je l'analyse de bas en haut, comme le gros pervers que je suis, le filet de bave en moins. J'ai l'impression d'être Emile Hirsch dans Girl Next Door, chanceux qu'une fille comme elle s'intéresse à un mec comme moi. Je ne connais pas ses intentions mais on fait pas la course avec n'importe qui -nan mais oh. J'acquiesce donc et d'un simple signe de tête, je lance le coup d'envoi. Nous restons figé l'un devant l'autre un petit moment pour soudainement accélérer en direction de la piscine.

Galant, je la laisse passer devant moi, et admire le show Jazzy. Je me marre tout en courant alors qu'elle crie comme une sauvage avant de faire une bombe -de classe internationale- dans la piscine. Je m'écarte de son point de chute et me lance dans un sublime flip-avant qui se termine sur un minable claquage au dos. Le 'splash' de la française avait du attirer le regard des autres, et mon 'plumb' en faire rire certains. Ma tête une fois hors de l'eau, je croise le regard de tous les habitants, en majorité restés près des transats, et puis le sien. Je lui souris bêtement. "Elle est bonne" Dis-je, simplement, le souffle court.

Elle m'envoie de l'eau et par réflexe, je m'éloigne pour esquiver les gouttes. Mon dos touche le rebord de la piscine, où j'avais de nouveau pied. J'étend mes bras le long du rebord en l'invitant à me rejoindre. Je penche mon regard vers l'horizon, les autres avaient déjà trouvé meilleure occupation. Je me demande d'ailleurs avec quel autre de ces candidats j'allais pouvoir bien m'entendre. De mon côté, ça n'allait pas poser de problèmes -obviously- mais certains avaient l'air timides, voir fermés. J'avais cela dit déjà repéré quels allaient être les abordables et au contraire, les chiants. Je repose mon regard sur la petite frimousse qui arrivait vers moi. Avec ses cheveux mouillés, plaqués sur son visage, on aurait dit un Cocker. Toute mignonne. Je l'accueille d'un nouveau sourire amusé. "Et sinon, à part faire des bombes et crier comme une folle, tu fais quoi dans la vie ?" Je ne peux m'empêcher de rire à ma propre vanne. Je laisse volontairement un silence s'imposer, pour lui faire comprendre que ma question en était véritablement une. En attendant sa réponse, je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule et admire le résultat de ma sublime cascade de tout à l'heure. Une belle plaque rouge, nice. Vu le soleil, je pourrais aisément faire passer cela pour un coup de soleil. Ou pas.